Opinion

Chambly, la grande

Je me souviens. Jamais plus. Maintenant, tournons la page.

Nous avons résisté face aux assaillants qui tentaient de brimer cette liberté tellement précieuse. Ces gens se permettaient de nous faire la leçon à propos de l’essence même de la démocratie. Ils disaient qu’ils étaient des élus du peuple et que par ce fait, ils n’avaient pas de comptes à rendre.

Chambly n’appartient à personne. Chambly existe parce que depuis la construction du Fort, de génération en génération, des gens ont trouvé que notre bassin est bien le meilleur endroit du monde pour élever une famille. Si nous sommes une communauté dynamique et heureuse, ce n’est pas grâce à un seul maire, un seul conseiller ou un seul parti politique.

Les représentants du peuple représentent les électeurs du jour de l’élection à la fin de leur mandat. Quelles que soient l’allégeance politique ou les divergences d’opinions, l’élu doit tenir compte des avis divers exprimés au cours du mandat. La démocratie existe toujours, pas seulement pendant et immédiatement après un scrutin.

Le jour où certains diront encore, pour justifier une quelconque décision, qu’ils ont été élus pour cela, méfiez-vous. Vous avez le droit de critiquer et d’affirmer que vous n’êtes pas d’accord. Vous possédez le droit inaliénable d’association, de mettre sur pied un mouvement citoyen, en gardant à l’esprit que le parti politique ou les conseillers qui remplaceront l’administration en place ne seront peut-être pas mieux.

Vous entendrez souvent dire que tel parti politique est au pouvoir. C’est une aberration d’entendre dire cela. Ce sont toujours les citoyens qui ont le pouvoir. Aucune miette de pouvoir n’est donnée aux élus. Les élus sont les employés de la communauté. Ils doivent rendre des comptes. Et s’ils ne sont pas assez dignes, ils doivent être congédiés.

Confondre l’action politique avec les autres formes de pouvoir est le début de la fin du système de souveraineté populaire. Comme utiliser le pouvoir judiciaire contre les citoyens ou encore considérer que l’exécutif servirait exclusivement les intérêts des élus. C’est une entorse extrême aux principes mêmes de notre société. Dernièrement, c’est ce qui s’est produit à Chambly.

Toutefois, il ne faut pas tomber dans le règlement de comptes. Le maire Denis Lavoie a contribué, à sa façon, à faire de Chambly une ville attrayante économiquement. Il ne faut pas mettre au pilori ce dernier et son équipe. Tournons la page.

Nous étions la ville du bonheur et la ville la mieux gérée. Collectivement, redonnons-nous nos lettres de noblesse. Je vous propose de redevenir la meilleure ville du Québec. Soyons également une ville modèle en matière de participation citoyenne. Argumenter, écouter, discuter et s’obstiner, ça n’a jamais fait de mal à personne. Et pour ce faire, un seul mouvement citoyen n’est pas suffisant. Soyons tous à l’écoute de l’autre et en même temps prêts à nous exprimer librement pour le même objectif : bâtir ensemble une municipalité magnifique.

Chambly est une grande et belle ville. Ce qui s’est passé ne doit pas nous faire honte, car c’est la preuve que les mécanismes de défense de nos institutions démocratiques fonctionnent. Je trouve extrêmement positif le travail des mouvements citoyens, des personnes courageuses qui se sont tenues debout face à l’adversité. Face aux démolisseurs de la Maison Boileau…

À ta santé, Chambly !

Je t’aime.

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